Couleurs de Séville
Il y a un mois tout pile, je rentrais de Séville.
¡Disfruta!
Est-il possible de transmettre un voyage ? C’est une expérience trop personnelle, trop intime, dont on ne peut vraiment rendre compte ; on peut seulement essayer d’accumuler des mots et de partager ses impressions par une série d’images, de bribes de ressentis… Ça tient parfois à peu de choses, un moment, un son, une lumière particulière… Raconter un voyage, c’est établir un champ lexical des émotions.
Raconter ce voyage, c’est raconter une histoire d’amour. Peut-être d’ailleurs parce que ça a commencé par une histoire d’amour… Serait-ce un besoin de donner un visage à cette relation ? Il y a de ça, sans doute.
Ma rencontre avec le Chili a donc d’abord été une rencontre amoureuse. Un coup de cœur, un coup de foudre, même. Le Chili a longtemps été pour moi un pays mystérieux, lointain, une terra incognita. Alors tout a été une découverte. Une découverte charnelle. Quelque chose qu’on vit et ressent intimement, physiquement, jusqu’au plus profond de soi, de ses entrailles. Quelque chose de très fort, qui remue, comme un amour trop grand pour soi.
Peut-être cette terre me ressemble-t-elle un peu. Entière, donc fatalement excessive, et secrète. Toujours est-il que l’Atacama – avec ses paysages lunaires, minéraux, calmes, éternels, et si profondément là –, m’a invité à penser, à avoir un regard introspectif, à rêver, surtout. Il y a quelque chose de mélancolique dans ces lieux. On en revient grandi.
Comment ne pas ressentir la force et la présence, si « vraies » et singulières, de l’altiplano chilien devant les lagunas Miscanti et Miñiques, devant la majesté incontestable de ces volcans et de ces montagnes qui veillent sur elles ?
C’est après avoir pris une longue route qui monte, passé le village isolé de Socaire, avec ses deux églises, puis continué, encore, qu’on les découvre. Au pied de leurs gardiens, ces géants légendaires à l’imposante silhouette, les lagunas recueillent immuablement les eaux millénaires dans leurs écrins bordés de blanc. Elles offrent leur extraordinaire beauté en déclinant toute une délicate palette de couleurs : enchâssé dans un vaste camaïeu de bruns, allant du rose au roux et de l’ocre au violet, le bleu profond des lacs se marie à l’azur du ciel, dans lequel les volcans se détachent. Les lignes sont nettes ; les couleurs, contrastées. L’intensité du bleu des eaux tranche de manière saisissante avec la gamme de nuances qui l’enveloppe. Des pointes de jaune sable et de vert discret rehaussent l’ensemble en une harmonie superbe, que rien ne vient troubler. Là, le paysage est minéral, presque seulement recouvert par endroits de touffes d’herbes sèches, presque seulement habité par des foulques noires endémiques, les tagua, et de gracieuses vigognes.
Dans ce lieu unique et lumineux, comme un trait d’union entre le sol et le ciel, ne peuvent que surgir des émotions fortes. On se sent petit face à ce que la nature peut forger au fil du temps. Tout petit, et plein de cette conviction évidente que c’est une terre à préserver. Les lagunas laissent une impression d’infini et de pureté, de sérénité et d’équilibre. On pourrait y passer des heures, là, au bout – ou au cœur – du monde, dans ce silence, dans cet autre rythme, à s’imprégner ce qui nous entoure.
En Atacama, tout est affaire de présence. C’est un désert vivant et émouvant. L’Atacama dégage quelque chose. Quelque chose qui relève de l’ineffable. L’Atacama ne se dit pas ; il se vit.
Dans ma boîte à trésors, il n'y a que des petites choses. Car c'est une mini boîte. Il y a des petites clés, un petit cadenas jaune, un petit crocodile en perles fait par Mistouflette Totoche, des pierres de lune parce que ça nous faisait rêver.
Et il y a ça.
Ils viennent d'un jouet, mais je m'en souviens assez mal. Il y avait de l'eau, et il fallait les propulser je ne sais où et je ne sais plus bien comment. Je crois bien qu'on avait cassé le jouet exprès pour récupérer ces petits, tout petits ours.
Si vous savez quel est ce jouet, faites-le moi savoir (récompense à la clef).
Ce devait être après notre balade aux – superbes – cascades del Nicho et au jardin botanique de Cienfuegos. J'aime bien l'ambiance qui se dégage de ces photos et de cette lumière de fin de journée.
Cienfuegos la coloniale, Cienfuegos et son patrimoine "Unesco", Cienfuegos et son entreprenant Luis, Cienfuegos et ses mémorables problèmes de bus… en fait, Cienfuegos reste en nous comme une énorme réserve à fous rires.
À peine était-il sorti de l'imprimerie que Francochilenos magazine n° 0 avait déjà un joli vécu. Déposé dans plusieurs lieux clés et distribué à Paris, remis à la présidente Michelle Bachelet lors de sa récente venue en France… Un joli vécu, à tel point qu'il est maintenant épuisé !
Heureusement, une deuxième vie est pour lui possible. Pour le feuilleter en ligne, c'est donc par ici, sur le site Francochilenos, ou bien en cliquant simplement sur l'image ci-dessous.
Et n'oubliez pas, le n° 1 sort en septembre ! On s'en reparle.
Aujourd'hui je vous présente Loulou, le hibou qui fait des clins d'œil, audacieux héros d'un livre à la folle intrigue. Loulou, les gens. Les gens, Loulou.
Une autre fois je vous présenterai mon hibou de plage. Si j'oublie, rappelez-le-moi.
Cette semaine, j'ai été au ciné.
Nous étions là, désœuvrées, hésitantes, allant de cocktail en empanada et d'empanada en Car-en-sac, quand soudain l'horizon pour nous s'éclaircit et nous nous écriâmes : "allons !". Et voici comment, dans un élan, par cet "allons !" énoncé, par cet "allons !" élancé, nous nous engouffrâmes dans les profondeurs et l'obscure noirceur d'une salle sombre en plein mois de juillet.
Nous étions au départ très dissipées, faisant à deux le tapage d'une classe de trente-six préados à quelques heures des vacances, pendant les interminables pubs. Mais heureusement pour nous, et surtout pour les autres, le film a fini par commencer. Et il nous a bien calmées.
La Isla Mínima, en plus de l'intrigue, c'est une ambiance, de belles images, une chouette musique.
Vous espériez en savoir plus ? Non. Mais allez-y, ça passe en ce moment ! Pour voir la bande-annonce, c'est par ici :